Petits bouts sur le corps — Le corps abîmé

Je suis le poète du corps
Je rap ses rythmes, ses souffles
Ses silences, naissances et ses morts
Son amour, Je suis son humble témoin et bon rapporteur
J’en décris la vie entière / fidèlement
Pose l’important en vertu de ses valeurs propres
Et même si c’est sale, là n’est pas la question
Rimes pures et jambons, belles jambes échancrées, belles récréations
Météo cendreuses, œil du cyclone des émotions
Beauté et beauté et beauté et beauté… puis refrain

Petits bouts sur le corps

Mon corps vit une sorte d’histoire animale
Une jungle & un cosmos
D’où jaillit net, mille merveilles,
Cauchemars pour la conscience

Perverse conscience, tu es la lâcheté qui orne mon courage,
Disperse ma vision simple en multiples globules
Sans liens entre eux, pour images.

Apaise-toi ! Ou oublie donc !
Cesse de te tourner sans cesse, tu t’empêches de dormir !
Or, je respire ! Là, réside la noblesse ; tout, puis, n’est que littérature…

*

Le corps abîmé
Texte d’Élodie, écrit en juin 2016, alors qu’elle était “ma“ soumise

Statue des temps modernes.
Tordant le culte du corps, d’un corps droit, symétrique, attirant.
Aux ordures les corps dérangeants, les corps étranges,
Ceux qui chantent des sensations nouvelles, ceux qui bousculent et interpellent.
Ceux qui te parlent d’une autre vie, ceux qui sont marqués par celle-ci.
Ceux qui te forcent à vivre autrement. À être autrement.

Corps branlant.
Corps puissant.

Je t’ai devant moi. Et je pense que je tremble. Et je pense que je me trouve en zone inconnue.
S’il n’y a pas de vrai dégoût, il y a peut-être du rejet de ma part.
Tes membres déformés, décalés.
Je ne sais pas quoi en faire.
Je tremble comme si j’étais [a]u bord du vide.
Ton corps en forme de pyramide inversée. La force de tes bras et l’aspect si chétif et fragile de tes jambes.
Mon regard fuit. Je le sais. Il fuit parce qu’il ne veut pas encore appréhender la réalité.
Parce qu’il ne comprend pas ce qu’il a en face de lui.
Pourtant je te trouve beau.
Te parler, t’écouter, entendre ton lien avec lui, entendre et voir ce que tu en fais, comment tu le vis, comment tu le ressens. Ton corps abîmé.
Je n’ai pas envie de te laisser partir sans avoir vu le beau dans chaque partie de ton corps.
Des hanches comme des vallées. Creusées.
Des cicatrices.
Des mollets fins.
Une douceur.
Ta douceur.
Ton corps abîmé me plaît.
Ton corps émouvant.

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