L’enfant et le vieillard

Je n’ai nulle profondeur
Depuis que mon esprit s’est percé à jour
Seul le corps parle.
L’apex n’est plus la ré-union avec l’Un
Mais les vibrations microcosmiques de l’exosquelette.
Inversion des pôles
Faire bouillir les particules
Métamorphoser la mémoire des Anciens
En quelque chose de nouveau.

L’ancêtre et le nouveau-né sont proches
Je les vois se toucher ;
L’ancien donne à l’enfant le souffle de la vie,
Lui priant de ne pas se perdre dans la fixité de l’esprit figé
Lui faisant jurer de préférer l’être à l’apparence
De rester proche de sa nature.

Tendant l’oreille, j’ouïs ceci :
« Quand tu te diras béni, sache que c’est mensonge.
Quand tu te diras maudit, sache que c’est mensonge.
Mais ne déduis pas que tout n’est que mensonge
Et la vie un voile que peu à peu la vue dévalue ;
Que les idiots regardent les lettres plus que les mots ;
Que les idiots écoutent les mots plus que le dire ;
Que les idiots pensent que le dire est le plus profond :
Profondeur suppose espace habité par du « quelque chose »
– ce quelque chose n’est pas une essence, une substance, ou une unité
Car ces termes sont ce que ta nature te donne sans cesse, et que ton esprit altère en mettant leurs temps à terme –
Oui ! le vrai se trouve là où tu ne l’attends pas,
Là où il n’est pas !
Le magicien t’a charmé
Avec ses mains propres et son sourire supérieur.
Le vrai est là : ce mouvement d’aller vers l’essence, l’unité ou la substance.
Ne te perds pas dans le contrôle, contemple d’où il pro-vient ! »

L’ancien ayant ainsi donné le souffle de la vie
L’enfant, enchanté, joyeusement illuminé, demanda, avec sagesse :
« Comment as-tu appris cela ? »
L’ancien répondit :
« J’ai regardé un infirme marcher… »
Ils éclatèrent de rire, et moi avec eux
Car cet infirme n’était autre que moi !


Une réponse à “L’enfant et le vieillard”

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